C’est pendant le règne de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche qu’ouvrent vers 1670 les premières brasseries, dans la rue Plaetis, située dans le quartier Grund à Luxembourg-Ville. Près d'un siècle plus tard, en 1764, l’une d’elles devient la brasserie Funck.
En 1780, la famille Linden devient propriétaire d’une autre brasserie rue Plaetis, En 1808, l’une des filles Linden, Anne-Catherine, épouse Henri Funck, dont la famille possède également une brasserie dans le quartier Grund.
De cette union naîtront plusieurs dynasties de brasseurs : les Funck-Nouveau, les Funck-Erdmer et les Funck-Bricher, dont descend la 10e et actuelle génération Mathias Lentz, directeur de l’actuelle Brasserie Nationale et Isabelle Lentz (marié von Kunow), COO de Munhowen, premier distributeur de boissons de la Grande Région, de l'ensemble du portefeuille des marques de la Brasserie Nationale ainsi que de plus de 2500 marques.
Le 18 février et le 19 mars 1844, le Conseil communal de Bascharage, respectivement le conseil du Gouvernement donnent leur accord à Jean-Baptiste Bofferding pour la construction d’une brasserie au cœur de Bascharage : la brasserie Bofferding.
La construction des réseaux routiers et ferroviaires au Luxembourg a favorisé le développement des brasseries luxembourgeoises, et notamment de la brasserie Bofferding et de celles de la rue Plaetis, ces dernières ayant suivi un mouvement d'industrialisation et s'étant dotées de leurs premiers équipements industriels.
Durant la même période, Mathias Funck, né en 1834 et dirigeant de la brasserie de la Rue Plaetis, épouse Catherine Bricher, qui lui donna sept enfants, tous sans descendance, renommant la brasserie de la Rue Plaetis en brasserie Funck-Bricher, faisant naître une nouvelle dynastie de la famille Funck.
lors que les brasseries du GrandDuché de Luxembourg rencontrent des difficultés à satisfaire une demande très faible depuis le déclenchement de la Première Guerre Mondiale, la brasserie Funck-Bricher devient fournisseur de la Cour Grand-Ducale et obtient un gage de qualité sur le marché luxembourgeois.
Bien que freinées dans leur développement suite au contexte de la guerre, les brasseries Bofferding et Funck-Bricher choisissent d'investir dans la modernisation de leurs équipements :
La brasserie du Grund inaugure une nouvelle salle de machines en 1929, ainsi qu'une salle de brassage plus moderne, puis de nouvelles caves entre 1934 et 1936. Victor et Joseph Funck, les propriétaires de la brasserie Funck-Bricher à cette période, présentent alors leur brasserie comme étant « la plus moderne du Grand-Duché » dans leurs publicités.
Du côté de la brasserie Bofferding à Bascharage, c'est lorsque les enfants de Léon Bofferding reprennent la direction de celle-ci que les travaux de modernisation démarrent à partir de 1927 et jusqu'en 1930, avec une nouvelle salle de brassage, une véritable salle de machines et des éléments réfrigérants pour fabriquer de la glace.
Au cours des années 30, les bières Bofferding et Funck-Bricher sont saluées sur la scène internationale avec le Grand Prix de l'Exposition Universelle de Liège en 1930 et de Bruxelles en 1935, ainsi qu'avec le Diplôme d'Excellence au concours de l'Institut International d'Alimentation de Paris en 1937.
Négociant en spiritueux, Charles Battin fonde en 1937 sa propre brasserie dans le quartier de la gare à Esch-sur-Alzette. Il prend cette décision pour approvisionner un marché de proximité important alors que la concurrence est forte et que la crise du krach boursier de 1929 a toujours un impact conséquent sur l'industrie brassicole.
Une de ses particularités : il a d'excellentes relations commerciales, qui lui ont permis de vite connaître le succès, en plus d'avoir un emplacement stratégique pour faciliter l'arrivée des matières premières. Mais son plus grand avantage concurrentiel est d'avoir un talentueux maître-brasseur Kurt Mocker. Formé à Pilsen, il a brassé des bières d'une qualité exceptionnelle à partir de recettes originales qui ont pâmé de plaisir les papilles gustatives dans le bassin minier et ont ainsi permis le développement de la petite brasserie locale.
Les brasseries Funck-Bricher et Bofferding, continuent de se moderniser, malgré l’impact conséquent de la Seconde Guerre Mondiale pour les brasseries luxembourgeoises. Les anciennes stations d'embouteillages sont été remplacées, les fûts en bois deviennent des fûts en aluminium. Il a fallu attendre 1963 pour retrouver des volumes de production nationale comparables à ceux d'avant-guerre.
C'est également à partir de 1963 que les nouveaux gérants de la brasserie Bofferding de Bascharage, Paul Bofferding et Georges Molitor, mettent en place une politique de développement et de modernisation tournée vers l'avenir. De nombreuses transformations, extensions et améliorations techniques, dont notamment l'automatisation du processus de fabrication des bières en 1974, ont permis à la brasserie d'accroître sa production de plus de 30 000 hl/an sur 11 ans.
C’est en 1975 que naît Brasserie Nationale de la fusion entre les brasseries Bofferding et Funck-Bricher.
La nouvelle société, possédée à parts égales par les familles Bofferding et Lentz, choisi de rassembler tous ses outils de production sur le site de Bascharage avant d’abandonner la marque Funck-Bricher par la suite afin d'accroître la production sous une seule marque.
Brasserie Nationale orchestre de 1986 à 1995 toute une série de chantiers de modernisation des machines et du bâtiment pour accroître la production à une plus grande échelle, notamment avec un chauffage à gaz et une chaudière vapeur en 1988, cinq nouvelles cuves de fermentation et de garde en 1990 permettant une capacité de production totale de 258 000 hl, et une salle de brassage modernisée en 1993.
Ses efforts sont récompensés pour la première fois avec la remise du Grand Prix DLG en 1995 saluant la qualité, les méthodes de production et les caractéristiques gustatives de la bière Bofferding.
Dans le cadre d'une stratégie de réorganisation de la distribution des boissons, Brasserie Nationale rachète Hippert Boissons en 1992.
Dans la même volonté, c’est ensuite Munhowen Distribution qui est racheté en 1999, le fusionnant avec Hippert Boissons, tout en conservant son nom.
La brasserie Battin, avec qui Brasserie Nationale avait une entente cordiale et commerciale depuis plusieurs décennies, est racheté en 2004 et sa production rejoint le site de Bascharage, abandonnant son site d'Esch-surAlzette qui posait des difficultés dû à son emplacement en centre-ville.